Migrants saisonniers, exploités dans les vignes et vergers français
Fraises sous serres et habitat de fortune en Lot-et-Garonne
- Les violations de droits (emploi sans autorisation de travail, heures supplémentaires non payées, dépassement de la durée légale du temps de travail, retenues illégales sur salaires, etc.) persistent dans le secteur agricole, et affectent particulièrement les saisonniers étrangers ;
- Le recours grandissant à la prestation de services et au détachement transnational profite avant tout aux intermédiaires, encourage les abus envers les saisonniers et rend les contrôles plus difficiles ;
- La question du logement des saisonniers est souvent ignorée par les exploitants et par les pouvoirs publics, si bien que sur plusieurs territoires, les travailleurs vivent dans des conditions très précaires, sans aucun accès au minimum d'hygiène élémentaire ;
- La mise en concurrence des travailleurs et leur précarité institutionnalisée (contrats saisonniers, « contrats OFII », difficultés à obtenir un titre de séjour et/ou une autorisation de travail) les empêchent de faire valoir leurs droits ;
La Confédération paysanne, dans son rôle de défense de tous les travailleurs de la terre, condamne un modèle d'agriculture industrielle et concurrentielle qui encourage l'écrasement des coûts de production, la baisse de la valeur du travail agricole et l'exploitation des saisonniers. Nous exigeons des pouvoirs publics une action volontaire pour faire respecter les droits humains et sociaux dans toutes les exploitations en soumettant les aides PAC* à une conditionnalité sociale. Au-delà, il ne fait aucun doute que seule une agriculture paysanne permettra de mettre fin à cette dérive dans laquelle les droits des hommes et des femmes, tout comme la protection de l'environnement et des territoires, ne sont qu'une variable d'ajustement.