Retrait du diméthoate : Un cas d’école
L'Etat doit maintenant compléter la décision de l'Anses :
- Puisque le diméthoate est toxique pour les consommateurs, alors l'importation de cerises traitées avec ce produit, qu'elles proviennent d'Europe ou de Turquie, doit être stoppée. La hausse des cours qui doit en résulter couvrira, pour partie, l'augmentation des coûts de production liée au retrait du diméthoate.
- Un plan d'indemnisation des dégâts causés par Drosophila Suzukii en 2016 doit compléter cette mesure, et signifier aux producteurs qu'ils ne sont pas seuls face à ce fléau.
- La recherche de solutions alternatives doit être encore renforcée. Un plan d'aide à la protection du verger de cerisiers au moyen de filets anti-insectes, solution non-toxique efficace, doit être étudié.
Stéphane Le Foll, sollicité par une partie de la profession pour accorder une nouvelle dérogation au retrait du diméthoate, contre l'avis de l'Anses, est confronté à un cas d'école. Dans cette affaire l'Etat est face à un double impératif : celui de la protection de la santé publique, et celui de la survie des producteurs de cerises. C'est à la lumière des choix qui seront faits que l'on pourra juger à la fois du sérieux de l'Etat face à la "bombe à retardement"1 que constituent les pesticides, et de sa détermination à soutenir les productions françaises lorsqu'elles sont menacées.
1 « Les produits phytosanitaires sont comme une bombe à retardement », Stéphane Le Foll, Libération, 29 janvier 2015