La Commission européenne doit mettre en place un soutien à tous les paysan·nes et productions, pas un marché de la biodiversité
Un marché aussi artificiel que celui des crédits « carbone » et « biodiversité » ne saurait rester stable dans le temps et n'apportera ni garantie de prix et de revenus, ni d'évolution pérenne des pratiques en faveur de la transition agro-écologique. C'est pourtant de cela que le monde agricole a besoin.
De plus, sous couvert de « protection de la nature », ce projet ouvre la voie à la financiarisation de nos écosystèmes, accordant aux entreprises le droit de détruire la biodiversité en échange de compensations illusoires. Il n'est pas question de laisser le secteur privé décider et faire encore plus de profits aux dépens de l'intérêt général, de la souveraineté alimentaire et d'engendrer davantage de crises sanitaires. Nous refusons de voir les terres agricoles, des pays du Nord comme des pays du Sud, transformées en réserves spéculatives, sous prétexte de compenser les destructions environnementales. Dans les pays du Sud, il pourrait s'agir d'une nouvelle forme de colonisation verte spoliant les terres agricoles au profit de la financiarisation.
L'agriculture paysanne est la seule voie viable pour concilier production alimentaire et préservation des écosystèmes. La Confédération paysanne appelle donc à l'abandon immédiat de ce projet de marché.