Visite du Ministre chargé des Outre-mer en Martinique : la souveraineté alimentaire passe par le soutien aux agricultrices et agriculteurs
Les agriculteur·rices de Guadeloupe et Martinique ont la capacité pour développer la production alimentaire de qualité pour la population locale. Ce sont également eux et les populations qui peuvent et doivent tracer les solutions à apporter à ces problématiques, les gouvernements ne peuvent le faire à leur place ni leur imposer des solutions.
Pour cela, c'est tout un système historique et économique à refonder et plusieurs leviers doivent être activés :
- un Posei (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité) le programme d'aide à l'agriculture d'Outre-mer lié à la PAC*) qui doit en priorité soutenir les productions destinées à l'alimentation locale et les outils collectifs de proximité,
- une restauration collective qui investit dans la structuration de filières locales
- une politique d'accès au foncier pour installer et consolider les fermes paysannes,
- une reconnaissance pleine et entière du scandale sanitaire du chlordécone.
Dans les mesures en discussion actuellement, les aides doivent concernées les produits de base locaux et pas seulement les produits de première nécessité importés, les intrants et moyens de production agricoles doivent aussi être sortis des logiques de monopole et surcoûts.
Concernant le pouvoir d'achat, il y a urgence à revaloriser les retraites dans les DROM, en particulier celles des paysan·nes qui sont à un niveau extrêmement faible, plongeant des familles dans la pauvreté. Sur l'accessibilité à l'alimentation, la priorité absolue est d'agir fermement sur la répartition des marges dans la filière où grossistes, importateurs et distributeurs se gavent sur le dos des paysan·nes et des habitant·es.
La France et l'UE* doivent répondre aux besoins des populations. Les politiques agricoles, alimentaires et commerciales doivent être basées sur les décisions des populations. Les règles commerciales doivent être changées, les accords de libre-échange (ALE) et accords de partenariat économiques (APE*) mettant en très grande difficultés les paysans, les productions et les filières des DROMS. Aujourd'hui, en Martinique et ailleurs, le travail des paysan·nes doit être rémunéré, le choix des populations pour la souveraineté alimentaire et d'une alimentation accessible doivent être respectés.